Comprendre les phases de votre thérapie

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Résumé: Points de repère pour identifier les 3 phases d'une thérapie

Contenu sensible: thérapie

Mots-clés: évolution fin phases progrès thérapie

Il existe une multitude d’approches thérapeutiques, et évidemment chaque psy a sa façon de travailler. Mais on peut tout de même dégager 3 grandes phases dans toutes les thérapies, peu importe leur durée.

Tous les suivis ne se déroulent pas strictement selon ce schéma, mais cette façon de voir les choses peut servir de point de repère pour savoir à quoi vous attendre, ou encore vous soutenir si vous êtes démoralisé·e·x et que vous avez l’impression que votre thérapie n’avance pas.

Le début de la thérapie

La phase de début de la thérapie dure en général quelques semaines, voire quelques mois selon les personnes. Elle est souvent intense car faire une thérapie implique de livrer des informations très personnelles à une personne qu’on ne connaît pas. Il faut donc prendre le temps d’apprendre à se connaître, pour établir une relation de confiance.

Pour les personnes minorisées, cette période peut être particulièrement anxiogène car on essaie de repérer tous les signes qui nous indiquent que lae psy est safe, ou qu’au contraire ielx nous pathologise, nous exotise, voire nous fétichise. Soyez toujours à l’écoute de vos ressentis, et si besoin n’hésitez pas à en parler avec un·e·x proche pour avoir son avis. Si le dialogue semble possible, ouvrez la discussion avec votre thérapeute (si c’est plus confortable pour vous, vous pouvez lui écrire). Si les choses semblent bloquées et que le feeling ne passe pas, changez de psy.

Cette phase de démarrage peut être stressante car on veut transmettre toutes les informations qui vont être utiles au traitement. On veut pouvoir aller mieux rapidement, on espère être à la hauteur, on essaie de décrypter les règles de la thérapie pour être « un·e·x bon·ne·x patient·e·x ». Si vous n’êtes pas sûr·e·x de « bien vous y prendre », osez en parler à votre thérapeute et posez-lui des questions pour mieux comprendre sa façon de travailler et ce qu’ielx attend de vous. Ça sera plus confortable que de vivre dans le doute pendant encore plusieurs mois.

Certaines personnes ont au contraire besoin d’avoir confiance en leur psy et de bien comprendre comment ielx travaille, avant de livrer des informations personnelles. Si c’est votre cas, ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal et compréhensible de chercher à se protéger. Là aussi, n’hésitez pas à poser des questions à votre thérapeute pour savoir qui ielx est, comment ielx travaille, comment la thérapie fonctionne, etc. Mais sachez que sans lui dire ce que vous ressentez et ce qui se passe pour vous, il va être très difficile d’avancer réellement.

Une dernière chose : il est bon de savoir que, pendant cette phase de démarrage, vous pouvez avoir l’impression d’aller plus mal qu’avant la thérapie. Ça arrive dans un certain nombre de cas. Ça s’explique par le fait que sortir au grand jour des choses douloureuses que vous avez contenues pendant longtemps peut dans un premier temps déséquilibrer votre système. De plus, il peut être déprimant d’exposer ouvertement devant un·e·x témoin tout ce qui ne va pas dans votre vie. Ça peut vous donner l’impression que la montagne est trop immense pour être gravie et qu’il est impossible pour vous d’aller mieux un jour.

Dans tous ces cas de figure, je vous transmets un conseil universel (profitez-en, ça arrive pas souvent) : prenez soin de vous. Eh oui ça paraît bête, mais c’est tellement efficace ! Prenez l’habitude de vous recentrer après votre séance pour vous demander ce dont vous avez besoin. Autorisez-vous à faire des choses qui vous font du bien, aussi régulièrement et souvent que possible !

Le milieu de la thérapie

Après ces quelques semaines ou mois de démarrage, la thérapie bat son plein. Vous avez confiance en votre thérapeute, vous lui avez transmis beaucoup d’informations sur vous, vous savez sur quoi vous travaillez (disons plus ou moins, on découvre toujours des choses en cours de route et c’est normal).

Vous avez en quelque sorte atteint votre rythme de croisière, avec quelques accélérations et ralentissements par moments.

Mais les choses n’en restent pas moins intenses pour autant ! Cette phase de la thérapie nécessite que vous vous y engagiez pleinement, par exemple en réfléchissant entre les séances, ou encore en essayant les exercices que votre psy vous propose. Cela dit, souvent il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, et il n’est pas possible d’aller plus vite que la musique (allez en avant les expressions d’antan !). Il faut donc souvent s’outiller de patience pour débloquer une situation qui a mis des années à se cristalliser.

Certaines personnes vivent cette phase de la thérapie comme un soulagement car les choses sont enfin posées et tout est en route. Pour d’autres au contraire, c’est intense, voire trop intense. En effet, il est relativement fréquent de vivre des « gueules de bois émotionnelles » après certaines séances particulièrement agitées. Il s’agit de moments où on a l’impression d’être en décalage avec son environnement, et où on peine à revenir à la réalité. Dans ces cas, il est important d’avoir mis en place des rituels pour « atterrir » en douceur après ces séances.

En fonction de vos progrès, de votre état émotionnel, et de votre disponibilité, il est possible de maintenir la même fréquence de séances, ou de la diminuer pour pouvoir digérer plus tranquillement l’intensité du processus. Parlez-en avec votre psy et regardez ensemble ce qui fait sens pour vous. Il est utile de faire régulièrement des bilans pour parler de cette question et réorienter le suivi pour qu’il vous convienne autant que possible.

La fin de la thérapie

Une fois que vos difficultés ont diminué et/ou que vous les gérez mieux, il est temps de songer à terminer la thérapie. Rassurez-vous, ça ne se fait normalement pas du jour au lendemain. La fin se prépare, s’amorce gentiment, en général sur plusieurs semaines voire mois.

Je vous conseille d’en discuter avec votre thérapeute pour diminuer progressivement le rythme, ce qui vous permettra de voir comment vous gérez les choses avec moins de séances. Si vous sentez que c’est ok mais que vous avez encore besoin d’un soutien, continuez à ce rythme pendant quelque temps. J’ai souvent vu des personnes qui terminaient leur suivi après environ 6 mois à un rythme d’une fois par mois.

Soyons réalistes, votre vie (tout comme la mienne) ne sera jamais un long fleuve tranquille. Vous allez vivre des remous, mais le but de la thérapie est de vous apprendre à les gérer à votre façon, sans faire chavirer votre barque (ou votre voilier 3 mâts, selon l’image que vous avez de vous). Vous serez donc prêt·e·x·s à arrêter la thérapie quand vous sentirez que vous pouvez raisonnablement naviguer seul·e·x.

Et après tout, rien ne vous empêche de reprendre votre suivi pendant quelque temps si une difficulté importante survient. Ce n’est pas un échec que de reprendre une thérapie, c’est au contraire une preuve de maturité que de demander de l’aide quand ça s’impose.

À vous !

Et vous, vous reconnaissez ces phases dans votre thérapie, ou vous en voyez d'autres ? Vous avez des conseils pour les naviguer au mieux ?


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