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Résumé: Points de repère pour décider si la thérapie est une bonne option pour vous

Contenu sensible: thérapie ; argent ; médicaments

Mots-clés: argent choix médicaments thérapie

Si vous vous demandez si votre situation ou celle d’un·e·x proche « mérite » un suivi psy, la réponse est… ça dépend. Mais comme je ne vais pas vous laisser là en plan, voilà quelques points de repère pour vous aider.

Tout d’abord, un rappel important : si vous craignez pour votre vie ou celle d’un·e·x proche, n’hésitez pas à appeler les urgences psychiatriques ou les urgences générales, qui évalueront la situation et sauront vous diriger.

Prendre la souffrance au sérieux

Il n’est pas normal de souffrir dans sa santé mentale. Ce que je veux dire, c’est que c’est certes courant, mais qu’il ne faut pas s’y résoudre. 

Énormément de personnes vivent des difficultés psychiques : anxiété sociale, difficultés à se lever, manque de motivation, difficultés à gérer le stress et les émotions, etc. C’est extrêmement fréquent, mais nous vivons dans une société qui ne prend pas ce type de détresse au sérieux. On a tendance à cacher notre mal-être pour ne pas être considéré·e·x comme faible, vulnérable. 

Et le préjugé est encore tenace qui dit que « aller voir un·e·x psy c’est pour les fous ». On pourrait avoir l’impression que « les autres y arrivent très bien, pourtant », et que c’est nous qui sommes défaillant·e·x·s. Mais n’oubliez pas que nous vivons dans une société profondément dysfonctionnelle qui coche toutes les cases pour créer de la souffrance chez ses membres : exigences de performance, de productivité, de perfection, de rapidité, de beauté. De quoi devenir… dingue !

On peut aussi avoir l’impression que notre situation n’est « pas si grave », qu’on peut « vivre avec ». Tant mieux si vous avez trouvé des moyens pour gérer cette souffrance, mais demandez-vous si c’est ce que vous vous souhaitez pour les 10 ou 15 prochaines années…

Une multiplicité d’options

Je ne fais pas partie des gens qui considèrent que « tout le monde devrait aller voir un·e·x psy ». Au contraire, je pense même que ce n’est pas adapté pour tout le monde. Je suis même convaincu·e que lae psy ne devrait jamais être la seule réponse, il est intéressant de combiner les options pour soutenir au mieux chaque personne.

Nous les psys, nous ne sommes souvent malheureusement pas assez formé·e·x·s pour diriger les personnes vers d’autres types de prise en charge : médecin généraliste pour faire des analyses sanguines de base, naturopathe pour travailler sur l’équilibre de vie, sophrologue pour apprendre des techniques de respiration, kinésiologue pour atteindre le plan énergétique, yoga pour faire bouger le corps, etc.

À mon sens, toutes ces approches sont complémentaires, pour autant qu’elles correspondent à votre système de croyances et de valeurs. Profitez de solliciter vos proches pour entendre leurs expériences et avoir des recommandations.

Attention toutefois à ne pas penser que ces approches alternatives vont pouvoir toujours remplacer un suivi psy, car il faut parfois avoir une prise en charge ciblée au niveau psychique.

Pote vs psy

Les sceptiques me demandent souvent, plus ou moins malicieusement, en quoi une séance psy est différente d’une discussion avec un·e·x ami·e·x autour d’une bière. 

Ma première réponse : l’alcool (ou alors faut me présenter votre psy !).

Ma réponse plus sérieuse : ne sous-estimez jamais le bien que peut faire une discussion authentique avec une personne proche. Ceci étant dit, lae psy est formé·e·x pour accueillir toute forme de souffrance, sans exprimer de jugement. Sa formation lui permet aussi d’être pleinement à l’écoute des besoins de la personne, pour aider à la diriger où c’est bien pour elle. Enfin, lae psy n’est pas partie prenante dans l’histoire, ce qui peut être difficile pour votre proche.

Soyez donc à l’écoute de vos réactions et de celles de vos proches : si vous sentez que ces discussions ne vous aident pas assez, ne vous donnent pas assez de solutions qui fonctionnent pour vous, si vous avez l’impression de rester bloqué·e·x, alors il est peut-être temps de vous mettre à la recherche d’un·e·x psy.

Oui, mais…

Attaquons-nous maintenant aux dernières objections.

Objection n°1 : « ça va forcément durer des plombes. » Oui… et non. Tout dépend de ce que vous appelez « des plombes ». Plus concrètement : oui, une thérapie peut parfois durer des années, surtout si vous souffrez depuis longtemps, car il faut du temps pour traiter les choses en profondeur. Mais ce n’est pas systématique : en quelques mois on arrive souvent à obtenir des améliorations importantes.

Objection n°2 : « c’est cher. » Oui, c’est vrai que c’est souvent cher, voire très cher. En particulier selon le système de remboursement des soins psychiques en vigueur dans votre pays (spoiler alert : c’est toujours assez catastrophique). Mais je pense que c’est un investissement qui en vaut la peine. D’abord parce que vous en valez la peine. Et ensuite parce que, très souvent, les difficultés psychiques qui ne sont pas prises en charge déclenchent d’autres troubles (douleurs au dos, maux de tête, incapacité de travail, etc.).

Objection n°3 : « je ne veux pas qu’on me refile des médicaments. » Un·e·x psy ne devrait jamais vous forcer à prendre un traitement. Mais ielx peut vous donner son avis professionnel, et ensuite à vous de faire vos recherches. Ce n’est jamais une décision à prendre à la légère. De plus, un traitement seul est rarement efficace, les recommandations conseillent de le combiner avec des séances de psychothérapie.

À vous !

Alors, quelle est la combinaison gagnante pour vous ? Si vous avez un jour eu un suivi psy, qu'est-ce qui vous a décidé à franchir le cap ?


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