Ça vous est peut-être déjà arrivé que lae psy que vous contactez vous demande pourquoi vous venez consulter. Peut-être que vous ne vous y attendiez pas, et que c’était bizarre, voire difficile de lui répondre.
Ici, je vais vous expliquer pourquoi les psys posent cette question, et vous aider à y répondre de façon adaptée.
Tousxtes les psys ne mènent pas à Rome
Un principe de base, souvent peu connu du grand public : tousxtes les psys ne sont pas forcément à l’aise pour travailler avec toutes les situations. Loin de là. Soit parce qu’ielxs ne sont pas formé·e·x·s sur tous les sujets, soit parce qu’ielxs ont des préférences pour travailler sur certaines thématiques (on appelle ça une niche, eh oui ça ne s’invente pas).
Prenons mon exemple personnel (parce que pourquoi pas) : j’ai débuté ma carrière en acceptant toutes les demandes. Puis j’ai rapidement réalisé que j’avais davantage de plaisir à travailler avec des personnes appartenant à la communauté LGBTIQ+, comme moi. C’est là que je me sentais lae plus utile. J’étais alignæ, comme si j’étais au bon endroit. J’ai alors développé des connaissances et des outils spécifiques pour accompagner les personnes queers. Et dès que j’ai pu être à 100% indépendant·e dans ma pratique, je me suis spécialisæ. On me demande souvent si je ne regrette pas de fermer la porte aux personnes cishets, et je réponds toujours qu’il y a bien assez de thérapeutes pour elles, et que beaucoup de personnes queers ressentent le besoin d’avoir un suivi spécifique.
Au contraire, certain·e·x·s psys préfèrent ne pas travailler au sein de leur propre communauté ou avec des thématiques qui les touchent personnellement.
Enfin, dernière raison de faire un tri dans les demandes : la disponibilité. En effet, lae psy doit savoir si ielx a assez de place pour prendre une situation qui demande un suivi hebdomadaire, ou encore si ielx a assez de ressources mentales et émotionnelles pour accueillir une personne en proie à la Dépression, dans le cas où elle en accompagne déjà plusieurs.
3 questions-clés
Vous l’aurez compris, le but est de s’assurer qu’il y ait une bonne correspondance entre lae psy et votre demande. Lui transmettre des informations fiables par rapport à votre situation, c’est donc en quelque sorte vous rendre service, car vous vous assurez d’avoir l’accompagnement qui vous correspondra le mieux.
Mais voilà, ce n’est pas toujours facile de savoir « ce qui vous amène », ni « quelle est votre demande »…
Pour vous aider, voilà 3 questions auxquelles vous pouvez réfléchir :
- Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face (ce qui est difficile dans votre quotidien) ?
- Sur quoi vous souhaitez travailler (quels thèmes, quels éléments concrets, etc.) ?
- Quels sont les changements que vous visez ?
Ensuite, vous pouvez vous baser sur ces éléments pour préciser votre demande au·à la psy qui vous intéresse.
Je vous donne un exemple pour voir à quoi ça peut ressembler : « J’aimerais commencer une thérapie parce que depuis quelques mois je me sens très angoissé·e·x, surtout quand je suis avec d’autres personnes. C’est difficile pour moi d’être dans des situations inconnues et de rencontrer des nouvelles personnes, du coup j’ai tendance à me renfermer sur moi et ça atteint mon moral. J’aimerais bien pouvoir faire des nouvelles choses sans paniquer, pour pouvoir retrouver du plaisir à faire des sorties avec ma famille et mes ami·e·x·s. »
En plus, formuler les choses comme ça pourrait même vous apporter un certain soulagement : ça permet de délimiter le problème et de réaliser qu’il n’est pas omniprésent ni tout-puissant. Et, mine de rien, se demander ce que l’on souhaite pour soi, c’est déjà se projeter dans un futur un peu plus optimiste, et ça fait du bien.