Choisir saon psy n’est pas une mince affaire. Au-delà des considérations concrètes (prix, remboursement, lieu, etc.), je suis convaincu·e que le facteur le plus important est le feeling. Vous savez, c’est ce « truc » difficile à définir, qui nous fait dire qu’on « sent » (ou pas) une personne.
Et vous pouvez commencer à sentir si ce fameux feeling est présent ou non avant même la première séance : observez comment vous vous sentez en naviguant sur son site internet ou son profil (si ielx en a un). Essayez de remarquer vos réactions lors du premier contact (qu’il soit par écrit ou par téléphone). Tout ça va vous donner des indications précieuses.
Rencontrer l’humain·e·x
La première séance est toujours un moment particulier, où vous rencontrez un·e·x inconnu·e·x à qui vous allez parler de vos problèmes. Il est donc parfaitement normal de se sentir vulnérable. On parle même de « gueule de bois émotionnelle », pour désigner cette sensation particulière après s’être dévoilé·e·x.
Un certain degré d’inconfort est donc normal dans cette situation, surtout qu’il y a souvent beaucoup d’informations données lors de cette première séance. Cette checklist va vous aider à garder en tête les éléments importants, pour ensuite vous concentrer sur la rencontre en tant que telle.
Essayez de sentir l’humain·e·x « derrière » lae psy (si si, je vous jure y en a un·e·x !). Écoutez ce que vous dit votre intuition. Pas besoin de vous dire que ça pourrait être votre meilleur·e·x pote, mais sentez s’il y a un minimum de connexion au niveau humain, si vous pouvez envisager dans quelques temps de lui confier des choses intimes. Je trouve que c’est un facteur très important pour pouvoir nouer un lien de confiance.
Débriefing
Après une séance souvent haute en émotions et en informations, il est important de prendre le temps de débriefer, c’est-à-dire de vous demander si c’est lae bon·ne·x psy pour vous. Vous pouvez le faire avec vous-même ou en discussion avec un·e·x proche qui pourra vous donner son impression, mais faites avant tout confiance à votre ressenti.
Voilà quelques questions pour débriefer la première rencontre :
- Comment vous êtes-vous senti·e·x pendant cette séance ? Est-ce que vous avez pu vous détendre après un moment ? Est-ce que lae psy vous a aidé à vous relâcher, par ses mots, son attitude, sa présence ?
- Est-ce que vous avez pu vous sentir suffisamment en confiance pour lui confier des choses intimes et importantes pour vous ? Si non (c’est normal !), est-ce que vous pensez que ça sera possible dans quelques temps ?
Créer un lien de confiance
Il est parfaitement normal de ne pas se sentir immédiatement en confiance avec un·e·x psy. Établir ce genre de relation prend souvent du temps. Mais il est important de sentir que cette relation pourrait se créer d’ici quelques temps. Laissez-vous quelques séances pour en juger.
Dans ce processus, il est important de vous demander si vous avez besoin de quelque chose pour vous aider : par exemple mieux comprendre sa manière de travailler, poser une question, etc.
Si vous sentez que le feeling ne passe pas, que quelque chose bloque, qu’il y a un malaise, alors demandez-vous d’abord si vous avez une méfiance envers les soignant·e·x·s en général. Si vous êtes une personne queer ou minorisée, et/ou si vous avez eu de mauvaises expériences dans ce domaine, c’est tout à fait normal de ressentir cette méfiance, c’est une forme de protection.
Si vous le sentez, vous pouvez en faire part à votre thérapeute, pour travailler là-dessus ensemble. Ielx devrait alors en tenir compte et progresser doucement, avec beaucoup de bienveillance, en vous expliquant ce qui se passe, comment ielx travaille, etc. Même si vous ne savez pas d’où vient ce malaise et cette méfiance, c’est le job de votre psy de vous aider à identifier ça et de travailler à partir de votre ressenti.
Si c’est trop inconfortable de parler de ça en face à face, alors écrivez-lui pour lui dire votre ressenti. Ielx ne vous répondra peut-être pas directement par écrit, mais devrait reprendre le sujet lors de la prochaine séance, si vous en avez agendé une.
Une dernière chose importante sur ce sujet : si lae psy ne vous convient pas, que vous ne vous sentez pas un minimum à l’aise, que vous pensez que ça ne sera probablement pas possible d’être un jour en confiance, alors changez de psy. Peu importe la durée du suivi. Vous avez le droit d’être à l’aise et en confiance dans votre thérapie. Alors dites-le lui ou écrivez-lui pour lui dire.
Pour vous aider à décider, cet article vous présente des signes pour identifier si un·e·x psy est safe ou non.
Préparer la deuxième séance
Enfin, si vous décidez d’avoir une deuxième séance avec ce·tte·x psy, demandez-vous si vous sentez déjà qu’un suivi pourra être possible, ou si vous avez encore besoin de jauger la situation.
Si c’est le dernier cas de figure, alors demandez-vous :
- Est-ce que vous avez pu recevoir toutes les informations essentielles sur le déroulement du suivi et la façon de travailler de votre psy ?
- Est-ce que vous voulez lui poser des questions (sur son parcours, son expérience, sa façon de travailler, ses identités, etc.) ?
- Est-ce qu’il y a des choses importantes que vous n’avez pas dites la dernière fois, et que vous aimeriez lui partager ?