Comment se protéger dans une séance psy ?

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Résumé: Conseils pour prendre soin de vous quand vous êtes en séance avec votre psy

Contenu sensible: thérapie ; être inconfortable dans une séance

Mots-clés: inconfort se protéger sécurité thérapie

La thérapie est souvent un processus inconfortable. Après tout, le principe est de parler de ce qui est difficile, de ce qui pose problème. Il faut donc aborder ce qui fait mal, et ce n’est pas toujours agréable, évidemment.

Certains sujets en particulier peuvent nous activer, c’est-à-dire générer des émotions et des sensations désagréables dans le corps. On parle même parfois de « gueule de bois émotionnelle » après certaines séances spécialement intenses. Si ça vous arrive, vous trouverez ici quelques conseils pour prendre soin de vous.

S’il est donc normal de passer par des phases où on finit régulièrement mal après une séance, ça ne devrait pas représenter l’ensemble de la thérapie. C’est certes un processus intense et souvent douloureux, mais au bout d’un moment on devrait pouvoir voir la lumière au bout du tunnel.

Observer vos signaux d’alerte

Si on se sent trop inconfortable, si on est trop en détresse, ce n’est pas possible de travailler efficacement. En effet, cette sur-activation nous met en quelque sorte en état de survie, on est en apnée et on ne peut pas en ressortir quelque chose de « productif ».

Il est donc important que vous puissiez repérer quand c’est trop, ou même quand ça commence à devenir trop pour vous. Il est normal que ça soit difficile de sentir ça, surtout au début. Vous pouvez donc prendre l’habitude de faire une mini-pause une ou deux fois par séance, pour sentir comment c’est en vous-même à ce moment précis.

Je vais maintenant vous proposer de vous connecter à une situation vécue difficile, donc si vous ne le sentez pas, vous pouvez sauter un paragraphe.

Demandez-vous si vous avez déjà vécu une situation où vous aviez l’impression que les choses vous échappaient. Comment vous êtes-vous senti·e·x, quelles étaient vos émotions, comment votre corps s’est senti ?

Chez beaucoup de personnes, les signaux que c’est trop sont les suivants : ne plus arriver à réfléchir clairement, être en apnée ou respirer trop vite, la vue se brouille, le coeur bat très vite, des fourmis dans les bras, les mains moites, l’impression d’être paralysé·e·x, les émotions qui se coupent ou qui sont envahissantes.

Parfois, certains de ces signaux sont présents mais il est quand même ok de continuer. C’est l’intensité de ces manifestations qui va déterminer s’il est possible de poursuivre ou non, en restant dans une certaine zone de confort. Dans le doute, faites signe à votre psy et discutez-en ensemble.

Pour vous aider à vous protéger, il est important que vous puissiez repérer les signaux qui chez vous en particulier indique que c’est trop inconfortable pour poursuivre la séance dans de bonnes conditions. Ces signaux peuvent même être très différents de ceux que je viens de citer.

Votre psy est formé·e·x à repérer quand vous êtes trop activé·e·x, et vous proposera des exercices pour vous aider. Mais si vous connaissez vos propres signaux, il peut être intéressant de les lui transmettre, pour qu’ielx soit au courant et réagisse de façon appropriée si le trop-plein se produit.

Quand le vase commence à déborder

Si vous commencez à être trop inconfortable, la première chose à faire, si vous le pouvez, est de le signaler à votre thérapeute. Il n’y a pas de honte à avoir, c’est tout à fait normal et habituel que certaines choses dépassent vos capacités d’ajustement à un moment donné. C’est même très sain de pouvoir le reconnaître et agir en fonction.

Votre psy vous proposera alors peut-être de faire un exercice de régulation émotionnelle, pour essayer de vous faire revenir dans votre fenêtre de tolérance, c’est-à-dire dans un état qui permet de continuer à travailler sereinement. Ça peut être un exercice de respiration, le fait de visualiser un lieu sécurisant, etc.

Mais il est possible que cet exercice ne soit pas suffisant ou pas approprié. Voilà alors quelques options qui peuvent être pertinentes : boire un verre d’eau, aller aux toilettes, aller prendre l’air, changer de sujet.

Vous pouvez aussi tout à fait décider de demander à arrêter la séance, si c’est le mieux pour vous. Si c’est le cas, votre psy vous demandera peut-être de lui écrire pour lui donner des nouvelles d’ici quelques heures.

Si le vase déborde souvent

S’il arrive régulièrement que vos signaux d’alerte se manifestent, alors il est important de faire le point avec votre thérapeute pour en discuter. Peut-être qu’un sujet en particulier est trop activant pour vous pour l’instant, peut-être que le rythme de la thérapie est trop rapide, ou encore peut-être que la façon de travailler de votre psy ne vous convient pas.

Dans tous les cas, il faudra trouver des ajustements pour pouvoir travailler plus confortablement, car, au risque de me répéter, la thérapie ne devrait pas être un inconfort permanent.

Sachez que vous avez le droit de ne pas vouloir aborder un sujet ou ne pas répondre à une question. Ne vous laissez pas culpabiliser si votre psy vous affirme que vous êtes dans l’évitement, car c’est parfois une forme de protection tout à fait saine et appropriée.

Enfin, si une ou plusieurs séances ne se sont pas bien passées, mais qu’il ne vous a pas été possible d’en parler en face à face, alors vous pouvez écrire à votre thérapeute pour lui expliquer votre malaise. Ielx ne vous répondra peut-être pas par écrit, mais devrait reprendre ce sujet lors de la prochaine séance, pour voir quels ajustements sont nécessaires et possibles.

Mais si rien de tout ça n’est possible, alors il vous reste toujours la solution d’arrêter votre thérapie et de changer de suivi. Si c’est le cas, si possible je vous suggère de trouver un·e·x autre psy pour faire la transition dans de bonnes conditions.

À vous !

Et vous, est-ce que ça vous est arrivé d'être mal en séance ? Si oui, comment avez-vous réagi ? Est-ce que vous avez des conseils à transmettre à d'autres personnes pour traverser ce moment ?