Vous avez choisi de faire votre thérapie en ligne. Très bien. Ou autre cas de figure : nous avons trouvé le moyen de déclencher une nouvelle pandémie mondiale, et vous devez faire votre thérapie à distance. Moins bien. Dans les deux cas, je vous conseille d’adopter quelques réflexes pour profiter au maximum de vos séances, et éviter certaines situations cocasses.
Imaginez la scène : il est jeudi, vous êtes en télétravail chez vous, plongé·e·x dans la rédaction d’un email. Votre séance est prévue pour 17h. À 16h58, vous levez la tête et… branle-bas de combat ! Vous devez impérativement envoyer votre email avant la fin de la journée, vous avez mal à la tête à cause de l’écran et du stress, vous devez encore passer aux toilettes, et vous n’avez même pas le temps de vous faire un café ou un thé avant votre séance.
Bon, je sais pas pour vous, mais moi rien que d’avoir écrit ces quelques lignes, ça m’a stressé. Voilà donc quelques conseils pour éviter que cette apocalypse se produise chaque jeudi à 17h.
Soignez votre entrée…
Pour entamer votre séance dans les meilleures conditions, programmez un rappel environ 30 minutes avant, si vous le pouvez. Ça vous permettra de terminer tranquillement ce que vous êtes en train de faire, de passer aux toilettes, de vous préparer un snack ou une boisson chaude, de vous étirer et de respirer.
Si vous avez passé la journée assis·e·x et devant un écran, je vous suggère fortement de vous offrir une mini-balade dans le quartier, ou au minimum de prendre quelques instants pour regarder au loin par la fenêtre.
…Et votre sortie
À la fin de votre séance, avant de vous faire aspirer dans le tourbillon de votre vie quotidienne, mettez en place un rituel pour vous assurer une transition en douceur. Ça vous permettra aussi de mieux intégrer le contenu de la séance, pour faire en sorte que les changements soient plus durables.
Voici quelques propositions pour prendre soin de vous dans ce moment : prenez quelques respirations profondes, étirez-vous, allez vous promener, prenez des notes sur la séance, prenez un bain, etc. Vous trouverez d’autres suggestions ici.
Créez un espace propice à la thérapie
Aménagez-vous un espace qui soit thérapie-compatible. Préparez un coin confortable (je ne suis pas sûr·e que votre chaise de bureau invite vraiment à la confidence…). Si vous êtes au travail, vous pouvez rester dans votre bureau et demander à vos collègues de ne pas vous déranger, ou vous pouvez vous poser dans un espace public calme (mais vous risquez de ne pas vous sentir complètement libre pour parler).
Pour éviter d’être dérangé·e·x, mettez les notifications sous silencieux. Et prévenez que vous ne serez pas disponible de telle à telle heure, pour échapper à l’irruption d’un·e·x enfant ou coloc pendant votre séance (la seule exception c’est le chat qui passe devant votre écran toutes les 2.5 secondes, parce que ça c’est drôle, et on a besoin de rire dans la vie).
Dernière précision : faire votre séance depuis votre lieu de vie vous permet de bouger si vous en ressentez le besoin. Mais il y a des limites : même si ça vous titille terriblement de profiter de cette séance par téléphone pour empoigner votre plumeau et enlever enfin la poussière de toute votre collection de bibelots… eh bien évitez. Mon expérience me dit que dès qu’une personne que j’accompagne se met à faire autre chose pendant la séance (oui oui on entend très bien ce genre de choses au téléphone), son attention se dilue, elle est moins présente à ce qu’elle ressent, et on travaille moins bien.
En résumé : bouger c’est ok (pour autant que vous ne donniez pas le mal de mer à votre psy), mais attention à ne pas vous faire aspirer par les tâches du quotidien. Et il va sans dire que profiter de votre séance pour faire vos courses, c’est comme essayer une figure de style en roller alors que vous n’en avez pas fait depuis vos 8 ans : ça se tente, mais le plus souvent, ça se rate.
Si vous avez des difficultés à fixer votre attention sur un écran pendant toute la durée de la séance, préparez un objet pour occuper vos mains, changez de position, étirez-vous, bâillez pour amener de l’oxygène au cerveau, préparez-vous un snack à grignoter, buvez un grand verre d’eau fraîche.
Quelques considérations techniques pour la visio
D’un point de vue technique, préférez un écran relativement grand (ordinateur voire tablette) plutôt que votre téléphone portable, ça sera plus confortable.
En général, c’est votre thérapeute qui propose le logiciel pour communiquer en visio, selon ses préférences et les performances techniques adéquates (sécurité, réseau). Évitez les appels vidéo via des apps comme WhatsApp, car la qualité n’est souvent vraiment pas terrible.
Si possible, testez votre réseau avant pour vous assurer qu’il est suffisamment puissant. Et, évidemment, vérifiez que votre appareil est chargé ou branché. Rien de pire que d’être en plein moment émotionnel où vous expliquez le grand drame de votre vie, et soudain votre batterie clignote pour vous indiquer qu’il ne vous reste que 5% de charge, et il vous faut alors vous mettre en quête de votre chargeur (expérience vécue, malheureusement).